Récif sous-marin au large de Mimizan, France

Le récif du Porto

⦁ Le récif aujourd’hui

Les reportages photo montrent un récif complètement colonisé où les éléments artificiels disparaissent sous les concrétions. 

L’ADREMCA dispose des capacités et du savoir-faire pour alimenter le récif du Porto au large de Mimizan par ses propres moyens. Depuis 2004, elle immerge en moyenne chaque année une cinquantaine de tonnes de modules en béton qui viennent compléter le récif. L’objectif étant d’une part, d’augmenter l’habitat disponible pour la faune marine et d’autre part, d’assurer un entretien du récif. Ceci à moindre coût, en évitant la mise en œuvre de moyens lourds comme l’affrètement de navires spécialisés.
Les observations biologiques montrent un bon niveau de colonisation par la faune benthique et démersale avec une diversification des espèces colonisatrices.

Tous les paramètres qui caractérisent l’agencement d’un récif artificiel sont importants à prendre en compte pour atteindre les objectifs préalablement définis : son volume, l’espace entre les modules mais également la hauteur qu’il occupe dans la colonne d’eau. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, un modèle de récif artificiel idéal. L’immersion d’un récif doit être le fruit d’une réflexion en fonction des contraintes environnementales propres à chaque site d’immersion et des objectifs que l’on se fixe.

Un des nouveaux enjeux de l’ADREMCA est de constituer un récif attractif pour permettre la diversification et la concentration des espèces pélagiques. La diversification des types de modules sur un même récif a déjà fait l’objet d’immersions notamment en Méditerranée (commune d’Agde, Parc marin de la côte bleue).

Objectif Moyens Résultats attendus 
 Occupation de la colonne d’eau avec des modules en béton agencés pour attirer et fixer la faune pélagique – Conception de modules adéquats*  – Immersion autonome au départ de Mimizan – Limitation des coûts – Création d’un habitat attractif pour la faune visée – Disponibilités trophiques adéquates pour la faune visée – diversification des espèces 

Les travaux antérieurs témoignent de l’intérêt d’occuper la colonne d’eau par des modules présentant une hauteur conséquente. La hauteur de récif ainsi constituée se traduit par une zone attractive et favorise la concentration des poissons associés au récif quel que soit leur comportement.

Références
Claudet J., 2006.- Aires marines protégées et récifs artificiels : méthodes d’évaluation, protocoles expérimentaux et indicateurs. Thèse Univ. Perpignan, 254p.
Wilhelmsson D., Yahya S., Ohman M., 2006.- Effects of high-relief structures on cold temperate fish assemblages : a field experiment. Mar. Biol. Research, 2: 136-147.

Le plan actuel du récif:

Il est réparti sur environ 1 hectare, les différentes immersions sont décrites par le code couleur années par année. Il est actuellement composé d’une partie au nord détachée de celle plus importante au sud. Le projet des 5 premières années visera ceinturer le site pour le protéger des agressions extérieures 

 

  1.  Validation du site d’implantation 

L’ADREMCA, depuis ses premiers récifs en 1979 a acquis une expérience sur le positionnement optimal des récifs artificiels. Le choix du site porte sur un équilibre entre plusieurs critères. 

  1.  La prise en compte des aléas climatiques  

La résistance du récif doit prendre en compte les agressions climatiques liées aux fortes houles, tempêtes, déplacement de banc de sables, courants. 

Les premières implantations des récifs de L’ADREMCA, à La Salie, (sortie du bassin d’Arcachon, au droit de l’épave du Cazengo à Mimizan), ont été choisies pour permettre un accès, une surveillance, facile.  

Ces sites exposés, aux courants, aux déplacements de bancs de sable, à l’impact de la houle, se sont avérés improductifs, à la fois pour le développement halieutique, et pour la pérennité des structures. 

Le site actuel permet depuis plus de 20 ans la pérennisation des biotopes et des structures support. 

  1.  Adéquation site, moyens techniques et humains 

Le site actuel depuis 1999 à environ 23 m de profondeur à marée basse est à 1,9 mille nautique du port de Mimizan, cela permet un accès rapide environ 20 minutes, pour une immersion de modules ou une plongée par jour.  

La commune de Mimizan nous a affecté depuis 1999 une zone réservée pour entreposer les bateaux, préparer les mises à l’eau, les plongées. Le local, situé également à Mimizan plage, permet de préparer les futurs projets et les plongées. L’association dispose dans ce local d’un moyen de gonflage des blocs de plongée (Nitrox).  

L’ADREMCA dispose de deux bateaux, un bateau de plongeur de 7 m, une barge en aluminium de 15 mètres qui permet le transport de modules et leur déchargement. Cette barge sera également utilisée pour les tractages des futurs modules flottants. 

L’ADREMCA est en capacité avec ses propres moyens d’immerger en moyenne chaque année une cinquantaine de tonnes de modules en béton qui viennent compléter le récif. L’objectif étant d’une part d’augmenter l’habitat disponible pour la faune marine et d’autre part, d’assurer un entretien du récif. 

  1.  Type de récif 

Les premières observations biologiques du récif existant, montrent un bon niveau de colonisation par la faune benthique22 et démersale23 avec une diversification des espèces colonisatrices.  

Tous les paramètres qui caractérisent l’agencement d’un récif artificiel sont importants à prendre en compte pour atteindre les objectifs préalablement définis : son volume, l’espace entre les modules mais également la hauteur qu’il occupe dans la colonne d’eau. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, un modèle de récif artificiel idéal. L’immersion d’un récif doit être le fruit d’une réflexion en fonction des contraintes environnementales propres à chaque site d’immersion et des objectifs que l’on se fixe.  

Un des nouveaux enjeux de l’Adremca est de constituer un récif attractif pour permettre la diversification et la concentration des espèces pélagiques. La diversification des types de modules sur un même récif a déjà fait l’objet d’immersions notamment en Méditerranée (commune d’Agde, Parc marin de la côte bleue). Projet 3DPARE  organisée par l’école des pont Paris Tech par Valentin Georges, Mariane Audo, Nassim Sebaibi, Mohamed Boutouil 24 

Objectif Moyens Résultats attendus 
 Occupation de la colonne d’eau avec des modules en béton agencés pour attirer et fixer la faune pélagique – Conception de modules adéquats*  – Immersion autonome au départ de Mimizan – Limitation des coûts – Création d’un habitat attractif pour la faune visée – Disponibilités trophiques adéquates pour la faune visée – diversification des espèces 

Les travaux antérieurs témoignent de l’intérêt d’occuper la colonne d’eau par des modules présentant une hauteur conséquente. La hauteur de récif ainsi constituée se traduit par une zone attractive et favorise la concentration des poissons associés au récif quel que soit leur comportement. 25,26 

Les premières recherches par l’ADREMCA sur la nature des matériaux, les formes que pouvaient avoir les modules à immerger, ont permis d’évoluer vers des solutions pérennes.  

Les problématiques sont de trois types.  

  1. Compatibilité environnementale du matériau 

Les premières tentatives au début des années 80 se sont faites avec des pneus en grappe remplis de béton. Cette technique présentait comme avantage un recyclage des déchets et aussi une ressource de matière économique. Pourtant, après quelques années, malgré un début de fixation de la ressource halieutique, cette technique a été abandonnée principalement à cause de l’éparpillement des modules après les tempêtes et par rapport aux incertitudes sur le risque de pollution pour le milieu par les pneus immergés. 

Très vite, le béton a été employé, un partenariat avec les fabricants de réseaux d’assainissements en béton a été mis en place. Les entreprises du BTP nous fournissaient des ouvrages en béton défectueux. Ces ouvrages constituent la plus grosse partie du récif actuel. Le béton offrant une surface d’accroche du substrat. 

Aujourd’hui, quelques études montrent que sur béton classique avec son PH et taux de carbone impose aux matières organiques la nécessité de créer une couche d’accroche avec un PH plus compatible avant de pouvoir se développer. Ces mêmes études indiquent que si le béton était dé carboné, avec un PH plus en rapport avec celui du milieu cela permettrait le développement direct sans cette couche primaire du substrat. Le suivi du biofilm comme outil d’évaluation de l’efficacité des récifs artificiels comme substrats : Vers des récifs imprimés en 3D Elisabeth Riera27 

  1. Durabilité du récif, Résistance à l’ensablement 

Très vite, il est apparu que la taille de l’assise des modules devait être prise en compte pour éviter l’enfouissement. Des différentes techniques pouvant être envisagées  28 seules celles permettant la réversibilité du site pouvaient être applicables pour un récif sous-marin. Le principe d’un fondement gravitaire avec jupes verticale a été testé en 2006 avec l’enfouissement d’une barge de 15 m de long sur 3 de large. Ces éléments offrant un ratio poids / surface de contact supérieur à ceux des plus petits modules, résiste toujours à l’ensablement. Il se comporte comme un bateau flottant sur le fond sableux. 

Le principe d’un module de type barge en béton issus de l’expérimentation de la première barge sera le fondement du projet de renouvellement de la concession.  

Figure 14 Maquette au 10° 

  1. Forme des modules permettant l’installation permanant des biotopes 

Les modules cylindriques seront conservés pour l’entretien du récif actuel, ils seront complétés par d’autres modules qui seront posés à l’intérieur des barges. Ces modules pourront être de formes diverses. La technologie de Béton 3D pourra apporter de la diversité dans l’habitat  29  30

  1. Réversibilité du site 

La réversibilité pose le problème de son financement, l’objectif du concept du futur récif visera à réduire ce coût.  

Les modules actuels pesant 250 kg peuvent être enlevé par les moyens de l’ADREMCA grâce à la barge, munie de son treuil. Les futurs modules seront descendus par un treuillage et positionnés grâce à des parachutes à l’intérieur des barges. Ils y seront maintenus grâce aux points de fixation des barges. 

Ces modules n’étant plus ensablés pourront être retirés par le processus inverse. 

La barge, module de 9 tonnes est flottante et sera tractée jusqu’au point d’immersion. Elle sera ensuite positionnée au fond suivant le plan établi. Pour y parvenir, il sera installé un principe de ballast 31 permettant d’atteindre une flottabilité neutre dans la phase d’immersion. Ce principe permettra le positionnement précis des modules et laissera la possibilité avec les moyens de l’ADREMCA de retirer les modules immergés. 

Figure 15 Immersion, retrait barge.               Figure 16 immersion retrait modules 

  1.  Observations, programmes scientifiques réalistes  

Les programmes de relevés d’information en cours, seront reconduits, Il est prévu pour le déploiement, le suivi de produire des rapports d’observation afin de pouvoir vérifier si les objectifs prévus sont atteints.  

Le projet est établi sur 4 périodes de 5 ans. Pour la première période il est prévu de constituer le récif avec les nouveaux modules type barge béton et d’entretenir le récif existant.  

Pour les 3 autres périodes, les travaux porteront sur l’entretient du récif et sur les études dont servira de support. 

Nous produirons un compte rendu annuel pour chaque période qui permettra de vérifier, de corriger si besoin, les méthodes afin d’atteindre les objectifs. 

Nous avons prévu avec la Région, le département des contrats plans sur 5 ans. Le contenu est en cours d’élaboration, il portera dans tous les cas sur les thématiques socio-culturelles avec la diffusion d’un contenu pédagogique, environnemental et scientifique. Le site sera un support d’études, de mesures, et socio-économique par l’association de partenaires privés, publics pour l’organisation de formations dont les thématiques seront en lien avec la biologie sous-marine (FFESSEM) 32,  fabrication de récifs avec les lycées techniques (Lycée jean Garnier à Morcenx, lycée Cantaux à Anglet..) des bureaux d’études universitaires, d’autres organismes comme l’IFREMER, le SHOM.. pour la mise en place , de fabrication d’outils d’observation et de mesure (PH, marée, houle, salinité, particules plastiques ..) 

Pour mettre en œuvre et pour rendre opérationnels ces objectifs principaux, nous mettons en place des objectifs intermédiaires que nous envisageons de réaliser suivant le planning ci-après : 

  1.  Planning: Première période sur 5 ans 

1 Récif de protection 

Les chaluts de fond et pélagique sont interdits dans la zone dite des 3 milles (bande de 3 milles qui longe la côte) du fait de la fragilité de cet écosystème qui ne peut supporter une trop grande exploitation et héberge de nombreux juvéniles. Mais cette règle est parfois transgressée. Un récif artificiel représente un obstacle suffisamment dissuasif pour interdire la zone aux chalutiers qui risqueraient d’y casser leur matériel. 

La houle, le courant doivent également être pris en compte lors de la constitution du récif pour protéger les juvéniles. 

Il est prévu une enceinte qui favorisera par sa protection, le développement, l’augmentation de la diversité et de la biomasse ichtyologique. 

2 Mise en place de récif de production.  

Cette mise en œuvre devra être respectueuse de la faune existante le recours à des modules de type barge avec ballast permettront une mise en place douce des modules.  

Ces éléments serviront ensuite de supports à des modules de type récif variés. 

Ces modules auront comme objectif de continuer à enrichir le site existant. La variation dans la nature des modules immergés, Bois, béton décartonné, module à géométrie variables, permettra une augmentation de la diversité, la création de biomasse sur la zone. 33 

En parallèle du développement environnemental, le récif permettra aussi un développement durable de la pêche côtière (La zone du récif devant toutefois rester protégée pêche, plongée ou amarrage). 

3 Surveillance du récif 

Le suivi de contrôle et scientifique est tributaire des moyens et des conditions météo, pour étendre les observations au-delà de la période estivale, offrir aux recherches scientifiques un suivi plus rigoureux et respectueux des protocoles. Il est à l’étude un système de contrôle de relèvement automatisé. Pour le développement de ces outils, une mutualisation des moyens sera mise en place avec les autres associations du littoral. Plusieurs pistes sont à l’étude avec différents laboratoires, un drone sous-marin, un sonar, des appareils photos autonomes…  

Les données issues de ces appareils devant être transmises sans déplacement sur site par GPS. Et mise à disposition sur notre site internet par le biais d’abonnement. 

Développer des outils pour servir de support aux futures recherches scientifiques nécessite des moyens humains, financiers.

Un projet étendu au littoral aquitain

  1.  Un projet commun étendu aux autres associations 

L’étude du littoral marin, l’effet récifs, les moyens humains et matériels s’enrichissent grâce aux retours d’expériences partagés entre les associations du littoral ALR, Aquanautes, musée de la Mer…  

Le protocole mis en place depuis plus de 10 ans offre une richesse de données réparties dans la durée et sur le territoire. Ces données sont transmises tous les ans à la communauté scientifique.  

Des réunions d’échanges sont programmées pour organiser le partage des résultats d’expériences. Une mutualisation de certains moyens techniques est en place (drone sous marin pour augmenter la période des mesures l’hiver, la nuit, appareil photo avec diffusion par GPS…) 

Les compétences humaines font aussi l’objet d’échange, il est prévu de les structurer en mettant en place des programmes d’études communes. 

  1.  Une station d’observation sous-marine 

Aujourd’hui, le biotope du récif est stabilisé, sa richesse, son étendue permet une offre d’observations scientifiques diverses (faune, milieu), Dans le cadre de l’urgence climatique ou l’océan joue un rôle majeur dans l’équilibre de la pression partielle du CO2 présent dans l’atmosphère, sa diffusion à des impacts sur l’équilibre du  PH et sur la biodiversité, Il nous semble important de proposer dans la conception de notre projet, comme nous l’avons déjà fait  (Marégraphe..)des possibilités de positionner des appareils de mesure dans un cadre plus sécurisé  par rapport aux phénomènes météo, aux agressions liées aux filets et surtout de pouvoir disposer des informations tout  au long de l’année et plus simplement dans les périodes estivales. 

Communication autour des valeurs environnementales  

Le plan quinquennal en cours d’élaboration prévoit un engagement réciproque entre la Région, le Département les collectivités locales, la mairie de Mimizan pour proposer un contenu pédagogique, des échanges, des stages, des projets. 

Déjà, l’ADREMCA , organise des expositions pour présenter au grand public le site , ses objectifs et enjeux. Il est prévu de rendre plus largement disponible cette diffusion de l’information afin de sensibiliser plus largement le public. Un document interactif sera mis en place sur une page de notre site, il y sera diffusé un bulletin d’information, un page sera réservé aux questions réponses. Nous organisons également des interventions auprès de la petite enfance. Là encore, nous prévoyions de développer cette production de contenu pédagogique et de l’adapter aux différents niveaux scolaires. L’élaboration d’un contenu pédagogique doit pouvoir s’intégrer dans les différents programmes du primaire au lycée, nos démarches conjointes avec les collectivités sont en cours pour que dans 2 ans, des cours, des conférences puissent être diffusées. 

  1. Organisation de formations en lien avec le projet 

Dans la continuité des actions d’enseignement, le site de l’ADREMCA pourra grâce à l’utilisation des bases de données accumulées depuis la création ainsi qu’aux techniques déployées à l’organisation de stage de formation (Création de récif en Béton 3D, multi matériaux, mise au point d’outils de mesure, drone sous marin, stages plongées biologiques). 

  1.  Suivi scientifique

Le protocole actuel, sera conservé, la diversité du site permettra l’installation d’autres protocoles sans qu’ils n’interagissent entre eux. Le site sera également un support d’études et de mesures. Le principe de la barge immergée permettra l’installation et le retour en surface de différents appareils de mesure ou de petit récif. Les appareils de mesure comme récemment le marégraphe ne seront plus ensablés, ils seront remontés depuis l’intérieur des barges par parachute, récupéré en surface par les scientifiques. 

Pour les données issues des autres appareils de mesure, il est prévu de faire remonter à la surface les infos pour ensuite les diffuser par GPS vers une station d’accueil reliée par notre site pour ensuite être mis à disposition des partenaires scientifiques. Un principe de drone automatique est à l’étude dans les laboratoires de l’université de Pau en partenariat avec l’association les aquanautes de Capbreton, lors des réunions de travail entre les associations de récifs de la côte Aquitaine. Il a été acté, dans le cadre de la mutualisation des moyens la participation de L’ADREMCA à l’élaboration de ce programme.